Notre position dans la lutte pour la prise de conscience du Genre
L’Alliance genre et eau est arrivée à un point important de son existence. Des cinq années de notre deuxième phase, nous n’en avons accompli que trois. C'est le moment pour réfléchir à ce que nous avons appris et sur la façon dont nous allons l’utiliser. La plupart des activités prévues à cette phase ont été exécutées ; dans la majorité des cas, nous avons fait plus de réalisations que nous en avions prévu – par exemple dans le cadre de Formation des formateurs (ToT), les études de cas, le guide des ressources dans plusieurs langues, le site web dans un nombre croissant de langues et la régionalisation dans 10 régions, avec un espace de plus en plus grand pour la sélection des résultats ont été réalisés. Le GWA est souvent invité à prendre la parole au cours des manifestations ou à apporter sa contribution dans des réunions internationales. Nous sommes de plus en plus reconnus pour notre travail d'intégration des aspects sociaux dans ceux techniques de la gestion de l'eau. Le GWA est entrain d’actualiser le manuel des ToT et d’élaborer de nouveaux modules.
Cependant, il y a le revers de la médaille, moins euphorique. La prise de décision dans la gestion de l'eau est encore largement aux mains des hommes ; de plus, l'accès des femmes pauvres à l'eau et aux toilettes dans la plupart des pays ne semble pas progresser au rythme nécessaire pour atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD). Ces deux aspects sont directement liés : sans une prise en compte du Genre et de la diversité des personnes, les grands investissements en infrastructures sont inefficaces et ne produisent pas l’impact attendu. Les robinets et les toilettes ont été recensés, mais pour diverses raisons sociales et culturelles, beaucoup ne sont pas utilisés. Les relations inégales de pouvoir persistent ; ce qui signifie que les nouveaux ouvrages finissent dans les mains des mieux nantis au lieu de contribuer à la réduction de la pauvreté. Ignorer les différents besoins et la connaissance des femmes et des hommes rend ces efforts moins efficaces. La corruption absorbe également une part importante et indéterminée des économies faites pour acquérir des infrastructures d’eau et d’assainissement. Si tout l'argent devait être dépensé comme prévu, beaucoup de vies seraient sauvées et la pauvreté serait réduite de façon visible.
Le travail du GWA consiste à élever le niveau de conscience sur les aspects sociaux de la gestion de l'eau ; cependant, nous avons nos limites, même avec un bon nombre de spécialistes chevronnés. Le renforcement des capacités a besoin de fonds substantiels dans le monde entier. Les bailleurs de fonds, quoique disposant d’une politique Genre, semblent préférer dépenser de fortes sommes en matériel et pour l’appui des organismes génériques de l'eau, qui font semblant d’intégrer le Genre. On estime que 20% de toute la dépense pour le développement est nécessaire à la formation et au renforcement des capacités (pas seulement pour le Genre) ; mais une grande partie de cette somme est détournée vers diverses autres activités. L’état des lieux des ateliers régionaux et de formation du GWA montre que le plus grand besoin est celui de la sensibilisation et du renforcement des capacités en relations culturelles et en Genre. Cependant, c'est toujours au niveau international que les moindres ressources sont mises à la disposition de la formation Genre. Pour montrer aux bailleurs de fonds que le GWA répond à un besoin et que notre matériel didactique est apprécié, il est très important de l’en informer si vous vous servez de ses outils.
Il est crucial de choisir méticuleusement les formateurs afin que les activités de renforcement des capacités soient durables. Pour s'assurer que la connaissance, les compétences et la conscience, sont appropriées, utilisées et transmises, les candidats à la formation du GWA doivent rédiger une note conceptuelle sur leurs connaissances en Genre et sur la manière dont ils vont utiliser la formation. Notre formation amène les participants à réfléchir aux relations locales de pouvoir et à la manière dont celles-ci empêchent l'accès et le contrôle des personnes pauvres sur l'eau pour tous les usages.
Le GWA et ses partenaires, pour satisfaire la demande des membres, projettent d’organiser plus d'ateliers de formation à grande échelle. Par exemple, la formation des formateurs des instituts locaux et régionaux commence en janvier avec le programme WatSan de ONU Habitat pour le Lac Victoria. Le GWA développe également une session plus longue et plus académique sur le Genre dans la gestion de l'eau, avec l'Institut asiatique de technologie, à être adapté plus tard au niveau régional, avec un certain nombre d'universités.
Essayons tous, membres du GWA et organisations partenaires, de contribuer à la conscientisation sur le Genre et les aspects sociaux de la gestion de l'eau. Les lecteurs de Source qui ont besoin d'appui dans ce cadre trouveront des personnes disponibles auprès du GWA. Le Secrétariat vous souhaite un succès croissant dans l’intégration du Genre dans votre travail tout au long de 2009!