Gender and Water Alliance
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Les mauvais exemples d’assainissement sur le mur pendant que les enfants mettent leurs communautés en image

No. 23, août 2007

Des fresques sur les murs des villages du Bénin montrent des hommes déféquant à des endroits où ils ne devraient pas le faire. D'autres montrent des personnes buvant de l'eau polluée. Tels sont les résultats les plus évidents d'une campagne de sensibilisation sur l'eau et l'assainissement organisée par l'organisation non gouvernementale dénommée Aide à la mère et à l’enfance malheureuse (AMEM).

L’AMEM lutte pour le développement durable lié à l'accès à l'eau potable et à des infrastructures adéquates d'hygiène et d’assainissement. Elle vise les mères et les enfants, en stimulant les initiatives à la base. AMEM fonctionne à travers une série d'actions de mobilisation sociale : sensibilisation, éducation, information et communication.

La campagne de sensibilisation à l'eau et à l’assainissement a commencé en 2002 et porte sur :

  • la sensibilisation des enfants et des adultes sur les risques de maladies liées à l'eau non potable et à l'assainissement ;
  • la sensibilisation sur les pénuries et la contamination de l'eau.

Un aspect important dans cette campagne a été la participation des écoliers au concours de dessin et de rédaction, en vue d’induire un changement de comportements au sein de leurs communautés. Les enfants ont été informés sur l'importance et la nécessité d'utiliser de l’eau potable, sur les sources de contamination et les mesures de protection. Grâce au travail de groupe et au brainstorming, ils ont contribué par leurs idées, à des améliorations dans deux domaines : “Eau et pénurie” et “Eau et contamination ”. En 2002, les élèves de sept écoles de Cotonou ont fait des dessins sur les problèmes et les solutions. En 2005, les élèves du village d'Adounko ont écrit des lettres à un ami sur le non-respect de l'hygiène et de l’assainissement et suggéré des solutions pour le changement de comportements au sein de leur communauté. En 2006, ces activités ont été élargies aux écoles du district d'Abomey-Calavi.

Les images gagnantes ont été publiées dans les journaux locaux, pour que le message soit amplement diffusé.

Résultats de la campagne

Les enfants ont beaucoup apprécié leur implication dans le concours. Ils ont aimé l'approche participative, répondu intelligemment aux questions, en ont librement posé, comme s’il s’agissait d’un jeu. Le fait qu'ils soient en dehors de la salle de classe a contribué à ce succès. Olga Daguia, agent de terrain de l'AMEM affirme : « les enfants me demandent toujours quand je reviendrai, toutes les fois qu'ils me voient passer dans la rue ».

Les parents ont demandé que certains des dessins des enfants soient peints sur les murs de leurs villages, pour rappeler à la communauté entière les bonnes et mauvaises pratiques. Le projet a réussi à sensibiliser les populations et a abouti à des changements de comportements :

  • dans les villages, il est maintenant interdit de déféquer en plein air. Certains villageois ont commencé à construire des toilettes et d'autres ont demandé une subvention pour construire des latrines publiques ;
  • les femmes des villages comme Adounko se sont engagées à assurer la formation en hygiène et assainissement à celles d'autres villages ;
  • les femmes se sont engagées à garder la communauté propre, nettoyer les bureaux et se sont organisées pour balayer les lieux publics et les berges de la lagune.

 

Le rôle des enseignants

Avant que les écoliers ne puissent être impliqués dans la campagne, les enseignants ont été spécialement rassurés de la pertinence du programme, car ils devaient être y impliqués ; cependant, l’AMEM ne pouvait pas avoir les moyens de les rémunérer. L’AMEM les a convaincu en organisant plusieurs tables rondes autour des questions relatives à l'eau, l'hygiène et l’assainissement en milieu scolaire.

Une autre difficulté rencontrée au début, a été le fait que les femmes dans les villages étaient plus intéressées par la micro-finance que les questions d’hygiène et d’assainissement. L’AMEM n'avait aucun crédit à accorder, ni de l’argent à distribuer. En raison de la patience et de la capacité de résistance des agents de terrain de l’ONG, les populations ont progressivement compris le rapport entre l'hygiène, l'assainissement, la santé et le développement de leur communauté. Aujourd'hui, le message passe plus facilement.

L’avenir du projet

Puisque les dessins gagnants ont été publiés dans les journaux locaux, beaucoup plus d'écoles ont demandé à faire partie du programme. L’AMEM offre aux femmes de la zone du projet des cours d’alphabétisation, de sorte qu'elles puissent être des leaders dans la sensibilisation. Elle recherche des parrains pour financer la construction de latrines et d’infrastructures d'approvisionnement en eau, afin de mettre en pratique ce qui est appris.
Afin d'assurer la pérennité du programme, l’AMEM continuera à mener des sessions de sensibilisation et assurera le suivi-évaluation du programme.

Contact: Pour de plus amples informations :
Mme Daguia Casimilia Olga
03 BP 0072 Cotonou (République du Bénin)

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