Gender and Water Alliance
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Genre et gestion sociale de l’eau dans le bassin fluvial de Custepec, Chiapas, Mexique

novembre 2006

"Nous avons acquis le pouvoir et la sécurité et la conscience des femmes s’est élevée. Nous nous sommes rendu compte de nos droits ; en tant que femmes, nous avons le droit de sortir de la maison. Maintenant, nous participons et nous pouvons décider ; avant nous ne participions pas activement aux réunions ». C'est ainsi que s’exprimait Deililia Ramírez, une paysanne sur certains des avantages d'un projet de bassin fluvial de Custepec, dans la région centrale de Chiapas au Mexique.

En 2005, le Programme d’Appui aux Femmes des ONG a lancé un projet qui vise à intégrer l’approche Genre dans la gestion sociale des ressources en eau. Le but est de contribuer à une réduction des inégalités entre hommes et femmes au niveau de l'accès et du contrôle des ressources en eau et de la terre et dans la répartition des bénéfices induits par leur utilisation. Les fonctionnaires de la Commission Nationale de l'Eau (CONAGUA - en espagnol) de la région frontalière méridionale soutiennent le projet.

Le travail invisible des femmes

Les stéréotypes et la législation sur les droits de propriété foncière et de l'eau ignorent le rôle joué par les femmes comme producteurs, car la plupart des titres de propriété foncière sont enregistrés au nom des hommes. L'irrigation est au plan culturel, considérée comme le travail des hommes, quoique les femmes en fassent, en particulier en raison de la migration croissante des hommes. Pour toutes ces raisons, le travail des femmes dans l'agriculture est devenu invisible et elles ne sont pas reconnues comme des producteurs. Par conséquent, les paysannes sont exclues des organes de prise de décision et rencontrent des difficultés pour accéder aux services financiers et à la formation. Cette situation est à la base de l’accroissement de la discrimination à l’encontre des femmes, donc de leur vulnérabilité.

Pour y remédier, le projet fait la promotion de la participation accrue des paysannes dans la gestion des ressources naturelles, en renforçant leurs capacités et compétences à promouvoir et à défendre leurs droits économiques, sociaux et politiques. Des propositions ont été faites pour que les gouvernements intègrent l’approche Genre dans les programmes en rapport avec la gestion intégrée des bassins fluviaux qu’ils pilotent.

Une série d’activités a été réalisée :

  • un diagnostic socio-environnemental participatif a permis l’analyse des facteurs qui empêchent la participation équitable des femmes à l'utilisation et la gestion de l'eau et de la terre. A partir des résultats, des demandes et des propositions visant à intégrer la gestion équitable des ressources naturelles dans les agendas des autorités communales et municipales ont été formulées ;
  • les groupes de femmes ont été formés en leadership et en négociation, afin de renforcer leurs capacités, soutenir leur autonomie organisationnelle et augmenter leur capacité de négociation au sein de la famille et de la communauté ;
  • le personnel technique et celui du département Genre de CONAGUA ont été plus sensibilisés sur les questions de Genre ;
  • des stratégies ont été élaborées et des recommandations faites pour promouvoir l’équité de Genre dans l'Association locale des usagers de l’eau et le Comité de bassin fluvial et créer un espace pour le changement des décisions dans la gestion des ressources en eau.

Réunion de négociation

Dans ce contexte, 70 paysannes appartenant à six communautés ont participé à une réunion de négociation avec des employés de la CONAGUA, des autorités locales et l'association des usagers de l'eau d'irrigation. Les femmes ont expliqué les problèmes qu'elles rencontrent pour assurer la qualité et une quantité suffisante d'eau et ont soumis les demandes et les propositions qu’elles ont élaboré. Des accords tripartites ont été passés pour inclure leurs besoins et leurs intérêts dans les plans de travail des agences de prise de décision et pour accroître leur participation équitable dans ces arènes politiques.

La recherche se passe en ce moment sur l'impact des réformes dans le secteur de l'eau et le secteur agraire, sur les droits de propriété des femmes sur les ressources en eau et la terre.

Contact: Laura E. Ruíz M., México, Calle Indigenista 22, C.P. 29210, San Cristóbal de Las Casas, Chiapas, México

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